dimanche 17 mai 2009

Nos Politiciens (carte postale)... Enfumés ou nuisibles au bien commun ?



Pour l'envoyer en carte postale, cliquez dessus puis une fois ouverte click droit pour sauvegarder etc...

samedi 9 mai 2009

Popol Emploi




Comment on achète les gens...


















Fabriquer de la misère pour garantir la docilité par la corruption voilà bien des pratiques qui fonctionnent à fond...

voir ici
http://blog.lefigaro.fr/social/2009/01/les-dessous-de-la-greve-de-pol.html

Voir sur le même sujet les enveloppes de l'UIMM...

Nous aussi nous attendions cet article

L’article du Canard Enchaîné, « Ces policiers qui “chauffent” les manifs », paru ce matin mercredi 6 mai 2009, et signé Didier Hassoux, nous l’attendions depuis longtemps, peut-être depuis un siècle, depuis qu’il avait été confirmé par les historiens sérieux que la préfecture de police de Paris abritait un laboratoire pour fabriquer les bombes terroristes dont l’explosion était ensuite attribuée aux « anarchistes » de la Belle époque…

Et peut-être aussi depuis un demi-siècle, depuis que les écrits des auteurs situationnistes ont révélé, dans quelle « économie » du « spectacle » capitaliste, l’État policier entretient un « faux » gauchisme violent pour pouvoir discréditer le vrai et pour intimider largement tous les secteurs de la société, à commencer évidemment par les plus conformistes et soumis, mais pas seulement.

Et puis il y a eu dernièrement les événements incompréhensibles des manifs anti-OTAN de Strasbourg, qui mériteraient une enquête parlementaire, si le Parlement faisait son travail comme dans une démocratie normale.




Pour ma part de choucrouteman j'ai un souvenir douloureux d'une confrontation directe avec ces types lors d'un reveillon du premier mai... Venus de nulle part, portant des cageots de cocktail molotov pour les jeter sur la bourse, c'est lorsque, inconscient, j'ai voulu les stopper en les menaçant d'appeler la police qu'ils m'ont montré leur carte en disant la police c'est nous alors si tu nous laisses pas faire on te fait embarquer.. A Rennes lors des manifestations du CIP des témoins oculaires (hélas pas de video) ont raconté les discussions amicales entre casseurs et crs devant des poubelles brulées...

Nous devons réclamer une enquète parlementaire !!!

vendredi 8 mai 2009

2 ans... Bilan gouvernance sarkozy

2 ans de pouvoir de sarkozy,
2 ans de bétise et de mépris,
2 ans d'ignorance et de mensonges,
2 ans de retour en arrière,
2 ans de reformes sans concertation,
2 ans de perte de pouvoir d'achat,
2 ans de destruction du service public,
2 ans de langue de bois sauce lagarde et albanel,
2 ans de travailler plus pour gagner moins,
2 ans de bétise disneyland americano militaire otan afghanistan,
2 ans de destruction d'emploi pour enrichir la finance,
2 ans de bling bling aux frais des citoyens,
2 ans de sans papiers chassés pire que des rats,
2 ans d'ignorance et d'exploitation des jeunes,
2 ans de mépris pour la résistance des années 40,
2 ans d'appauvrissement culturel, 2 ans de grands médias vendus à la propagande d'une société injuste et inégalitaire,
2 ans de reduction des services de santé public,
2 ans de mépris pour l'éducation nationale,
2 ans de remplissage des prisons,
2 ans de garde à vues augmentées de 40%,
2 ans de police sans justice,
2 ans de justice réduite à punir les pauvres et acquitter les riches,
2 ans de service aux multinationales,
2 ans de manipulation de l'opposition,
2 ans pour instrumentaliser besancenot et ridiculiser le ps,
2 ans de médias aux ordres d'un pouvoir ignorant de la richesse non marchande,
2 ans d'arrogance envers la recherche, l'histoire et la mémoire,
2 ans de pillage des ressources des régions,
2 ans de négation indigne de la connaissance et du respect des peuples,
2 ans de promotion dangereuse des valeurs religieuses,
2 ans de lois au service des puissants,
2 ans de destruction du code du travail,
2 ans de dédain pour les plus modestes et l'avenir de la France,
2 ans de trahison de la cause politique,
2 ans de mise en scène abrutissante des valeurs du paraitre et de l'artificiel,
2 ans de négation des travaux de la recherche sociale, scientifique et philosophique,
2 ans d'aveuglement par ignorance et népotisme,
2 ans d'impunité pour les escrocs politique,
2 ans d'égoisme et de complexe de supériorité sans remise en cause,
2 ans de canard enchainé qui dit il y a trop a dire,
2 ans de destruction de l'espoir d'un monde plus juste,
2 ans de peur dans la rue et dans les bureaux,
2 ans de video surveillance et de peur répandues partout,
2 ans de pleurs des enfants capturés par la police à l'école,
2 ans de vulgarité politique cass toi pov con,
2 ans, merde, deux ans, encore trois...
2 ans de destruction par l'ignorance et le mépris du modèle républicain laic, tolérant et ouvert de la France,
2 ans de mise en doute de la politique,
2 ans de spectacle politique pour la détruire,
2 ans de fascination pour berlusconi,
2 ans de promesses non tenues,
2 ans de banlieues utilisées puis abandonnées,
2 ans de manipulation de l'opinion,
2 ans d'affaires qui se trament dans l'ombre,
2 ans de pouvoir stupide, manipulateur, enjoleur et dangereux sans aucun respect des contre pouvoir niés et désarmés,
2 ans de déception des retraités, des agriculteurs, des instituteurs, des avocats, des gardiens de prisons, des infirmières, des medecins, des chercheurs, des enseignants, des cheminots, des électeurs....
2 ans de maitrise des médias pour asservir les plus sensibles à la dépression d'une vulgarité dégradante,
2 ans de réforme sans vision et sans partage,
2 ans, 2 ans, 2 ans, 2 ans, 2 ans, 2 ans, 2 ans...

dimanche 3 mai 2009

Art, Information, Cinema, Musique, Culture et les PIRATES

Cela fait longtemps que j'ai lu Matt Mason, j'ai même acheté 4 dollars son livre alors qu'il est disponible gratuitement....

J'en parle ici aujourd'hui parce que j'ai lu dans le blog d'une jeune journaliste installée aux USA (http://cecile-reportage.com/blog/) un post sur "Le rédacteur en chef de Wired décortique l'économie de la gratuité" et qui annonce la parution prochaine (le 7 juillet 09) de son livre sur le sujet...

Rien de bien nouveau, allez voir le site de cecile, très beau boulot en passant, ce chris anderson de wired (LE magazine des tendances numériques depuis les debut de l'internet) patauge un peu dans la recherche de la definition d'un modèle économique de la gratuité...

Cela ne vaut pas, mais je n'ai pas encore lu le livre et pour cause, le travail de Matt Mason dont je vous fait partager la teneur en français, aussi parce que c'est assez dans l'esprit de la choucroute la manière dont il décrit les pirates :

C'est paru dans le site ecrans le supplement numérique de libé (personne n'est parfait)

Le dilemme du pirate : le problème de l’information (et comment le résoudre)

Les pirates sont innovants, ils mettent en évidence les problème du marché et montrent la voie à de nouveaux business models. Malgré tout, ils restent souvent taxés de voleurs.

par Matt Mason

tags : p2p , téléchargement , livre , piratage , économie

Extrait de la couverture de l’édition britannique du livre. © Penguin Books

Matt Mason, journaliste, est l’auteur du livre The Pirate’s Dilemma : How Youth Culture Is Reinventing Capitalism (Le dilemme du pirate : comment les jeunes réinventent le capitalisme), publié en 2008 chez Free Press.

Tout comme la lumière, qui existe tant sous forme d’ondes que de particules, rend perplexes les scientifiques, l’information semble nous rendre de plus en plus perplexes. L’information devient en même temps moins chère et plus coûteuse. Et il semblerait que nombre d’entre nous, et notamment ceux qui possèdent ou contrôlent une grande partie de l’information, ne comprennent plus comment l’observer ni l’utiliser.

Nous vivons dans un monde où une entreprise peut légalement breveter les cochons, ou tout autre entité vivante à l’exception de l’être humain, mais où copier sur disque dur un CD que vous avez acheté est considéré comme une violation des droits de quelqu’un d’autre. Un monde où un bon père de famille pourrait devoir plus de 12 millions de dollars d’amendes par jour s’il était attaqué à chaque fois qu’il contrevenait accidentellement à la loi sur les droits d’auteurs. Une société où il est normal que chacun de nous soit bombardé par 5000 messages publicitaires par jour, généralement sans permission, mais où créer une œuvre d’art et la montrer soi-même au public sans autorisation peut mener en prison. Ce texte ne traite pas seulement des avantages et des inconvénients du partage de fichiers, mais surtout d’une espèce entière qui perd son sens des réalités, qui n’arrive plus à comprendre le potentiel de l’une des ses plus précieuses (et pourtant l’une des plus abondantes) ressources.

Nous sommes nombreux à nous demander si nos idées comptent comme de l’information ou comme une propriété. Quand nous avons une nouvelle idée, deux forces opposées sont à l’oeuvre. Nous pensons d’un côté à comment faire connaître cette idée, mais de l’autre nous nous demandons aussi comment en profiter. Nous voulons répandre nos idées comme des informations, mais aussi les capitaliser comme de la propriété intellectuelle. C’est ce problème de l’information que je nomme le dilemme du pirate.

La première chose à comprendre est que la décision de partager « notre » information ne « nous » revient pas toujours. Si une entreprise pharmaceutique décide de ne vendre ses médicaments contre la malaria et les anti-rétroviraux contre le Sida qu’à un prix trop élevé pour les citoyens d’un pays en développement, alors ce pays peut décider d’ignorer la protection des brevets et fabriquer ses propres copies pirates des médicaments afin de sauver des vies. Si une industrie dépendant de l’information physique, de la distribution limitée et de la rareté artificielle décide d’ignorer des méthodes plus efficaces de distribuer sa propriété, alors les pirates se faufileront dans la brèche et mettront en évidence le fait qu’il existe de meilleures manières de faire les choses.

Certains des plus grands innovateurs américains ont d’abord été considérés comme des pirates. Quand Thomas Edison a inventé le phonographe, les musiciens l’ont taxé de pirate tentant de voler leur travail et de saccager l’industrie des concerts. Puis fut instauré ce que nous appelons aujourd’hui l’industrie du disque : un système permettant de payer des royalties aux musiciens. Par la suite, Edison inventa le kinétographe et réclama des royalties à tous ceux utilisant sa technologie pour faire des films. Cela força un groupe de réalisateurs pirates, dont l’un se prénommait William, à quitter New-York pour ce qui était alors encore le Far West. Ils y prospérèrent sans payer de royalties jusqu’à l’expiration du brevet d’Edison. Aujourd’hui, ces pirates continuent d’opérer de là-bas, quoique légalement, dans la ville qu’ils ont fondé : Hollywood. Le nom de famille de William ? Fox.

Le piratage est à la pointe de l’innovation, une innovation qui passe par tous les moyens nécessaires. De grands oligopoles contrôlent la plupart de nos industries et de nos gouvernements. Six entreprises contrôlent la majeure partie de ce que nous voyons et entendons. Selon les chiffres de la Banque mondiale en 2007, environ deux tiers des 150 plus grandes économies ne sont pas des nations, mais des multinationales. Nous savons tous que le système ne fonctionne pas vraiment comme prévu, mais nous continuons de penser que ce système inefficace représente « le libre échange ». Les pirates détruisent les systèmes inefficaces. Ils suppriment l’ordre et créent un chaos à court-terme. Mais le résultat à long terme du piratage à grande échelle est souvent un meilleur système, une façon plus efficace de faire les choses. Les pirates ont utilisé le chaos pour créer une grande partie des ordres établis aujourd’hui, et maintenant que ces industries deviennent à leur tour inefficaces avec les nouvelles technologies, le chaos apparaît de nouveau.

Pour une grande partie d’entre nous, du PDG à l’artiste inconnu, dans la santé et l’éducation comme dans les loisirs, se pose le problème de voir sa propriété intellectuelle partagée par d’autres sans permission. Cela implique un changement d’attitude : parfois, le piratage n’est pas le problème, mais la solution. En fait, le piratage est un signal pour le marché, un avertissement précoce, qui reste trop souvent ignoré par les industries existantes. Que nous soyons des pirates ou des professionnels, nous nous faisons concurrence dans le même domaine.

Quand les pirates pénètrent sur notre marché, nous avons deux choix : nous pouvons porter plainte contre eux ou espérer qu’ils partiront d’eux-mêmes. Parfois, c’est la meilleure chose à faire. Mais que faire dans le cas où ces pirates créent d’une certaine manière une valeur ajoutée pour notre société ? Si ces pirates font réellement quelque chose d’utile, les gens vont les soutenir et le bras armé de la loi ne fera plus effet. Qu’importe le nombre de personnes attaquées en justice, les pirates continueront de revenir et de se multiplier. Et il faut voir la vérité en face : si les procès deviennent un élément essentiel de votre business model, alors vous n’avez plus de business model. A moins d’être un avocat.

Car dans ces cas-là, les pirates ne font que souligner une meilleure façon pour nous de faire les choses. Ils trouvent les failles hors du marché et de meilleures manières pour que la société fonctionne. Dans ces situations, la seule façon de combattre le piratage est de légitimer et de légaliser de nouvelles innovations, afin de concurrencer les pirates sur le marché. Une fois le nouveau marché légitimé, de nouvelles opportunités se créent pour tout le monde. C’est de cette façon que la télévision par câble a débuté. C’est pour cette raison que de nombreux médicaments sont vendus à des prix suffisamment bas pour que les gens dans le Tiers-Monde puissent les acheter. Et c’est ainsi que de nombreuses autres nouvelles opportunités se créent aujourd’hui. Les pirates nous proposent un choix. Nous pouvons soit les combattre au tribunal, soit leur rendre coup pour coup sur le marché. Leur faire concurrence ou pas, telle est la question. Tel est le dilemme du pirate.

Texte publié à l’origine sur le site TorrentFreaks, en Creative Commons Attribution-Share Alike. Traduction Sébastien Delahaye pour Ecrans.fr

samedi 2 mai 2009

Hadopi, Petit Jojo... Sans peur et sans reproches....

Bon, le petit jojo ne comprend pas très bien cete histoire d'ahadopi....


Il se dit que c'est pour le bien des artistes... Il lit les informations qui remarquent qu'il y a un dispositif dans la loi qui permet d'espionner les mails et toutes les communications personnelles des ordinateurs de tout le monde....



Mais petit jojo est malin, il n'a pas peur... Il se dit "mais si je n'ai rien à me reprocher alors je n'ai rien à cacher"... Petit jojo aime la vie, les fleurs, la police et fait confiance à ce qu'on lui dit...

Donc la loi votée, petit jojo, accepte de mettre ce petit logiciel que son fournisseur d'accès propose afin de sécuriser sa liaison internet.


Il sera ainsi, comme des millions d'autres, certain que les méchants pirates qui regnent au coin des rues de l'internet ne viendront pas utiliser sa connexion pour voler et le faire condamner lui le petit jojo innocent.... C'est un petit logiciel qui a en plus l'avantage de le protéger des virus qui sont beaucoup sur le web... C'est ainsi que Petit jojo aime vivre : en sécurité...





source : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-hadopi-n-est-qu-un-cheval-de-55207


source : http://www.cinemas-utopia.org/U-blog/bordeaux/index.php?post/2009/04/29/Hadopi-la-strategie-de-la-rupture-entre-les-createurs-et-leur-public



Mais le problème de Petit Jojo c'est qu'un jour une sorte de scandale éclate aux états unis : le dossier du 11 septembre 2001 est enfin réouvert, une enquète est enfin lancée...

Alors petit Jojo va suivre la chose sur internet parce que cela l'intéresse et il voit ce reportage de la télévision danoise :
http://www.dailymotion.com/video/x92lw5_11-septembre-la-preuve-que-des-expl_news et le soir à la télévision de son ordinateur il est surpris d'entendre que l'enquète ne peut pas retenir ces preuves...




Le lendemain Petit Jojo pense encore... Il se rend à nouveau sur le reportage qu'il a vu la veille mais il n'existe plus... Il fait des recherches mais il ne trouve rien de rien sur ces travaux... Il se souvient des OGM qui ont déclenché une des pires catastrophes humanitaire que la planète ait connu mais là non plus il ne trouve rien, rien de rien sur internet...



le lendemain il en parle à son boulot et parmi ses mails il trouve un mail de hadopi qui lui demande pourquoi fait il des recherches sur des sujets qui sont desormais classés secrets defense et qu'en faisant ces recherches il encourt une peine de suppression de sa liaison internet, six mois d'emprisonnement et dix huit millions d'eurosdollars d'amende (soit un an de salaire)...




Ce que Petit Jojo ne sait pas c'est que son accès à internet est filtré par le petit logiciel et par son fournisseur d'accès... les contenus qui évoquent les scandales du monde ne sont plus accessibles... Il n'existent plus et n'ont d'ailleurs même jamais exister...



Ce que Petit Jojo ne sait pas c'est que Internet est désormais grace à Hadopi sous le controle sans partage des gens d'un pouvoir qui ne supporte aucune contestation même dans le cadre légal d'une démocratie normalement dotée de la liberté d'informer... Mais ca petit jojo ne le sait pas et ne peut même pas l'imaginer... Cela fait des années que l'on ne parle plus de cela dans les grands médias que petit jojo écoute chaque soir avant de s'endormir....


Merci à http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article10421

pour la compilation des informations, merci à tous et à toutes qui nous envoyez des infos....

Et Merci à Petit Jojo Amateur de Choucroute !


Ignorance & Médiocrité...


Sincerement, nous ne pouvons pas laisser cela en l'état... Envoyez leur un mail là : eraoult@assemblee-nationale.fr, hplagnol@assemblee-nationale.fr, jpgrand@assemblee-nationale.fr, ghuet@assemblee-nationale.fr, avallini@assemblee-nationale.fr, hjibrayel@assemblee-nationale.fr, charlesdelaverpilliere@orange.fr, cdelaverpilliere@assemblee-nationale.fr oui on a mis raoult parce que c'est un tel faineant...

Loi Adhopi ! Ah de sacrés abrutis vont voter pour une loi à laquelle ils ne comprennent RIEN




Merci de leur envoyer un mail à ces pauvres députés ignorants et pourtant agissants...
Quelle misère.... Quel scandale.... Un parmi d'autres dont le nombre ne réduit hélas en rien l'ampleur....

vendredi 1 mai 2009

Quand le prêtre formera l'instituteur, par Caroline Fourest

Quand le prêtre formera l'instituteur, par Caroline Fourest
LE MONDE | 30.04.09 | 12h54 • Mis à jour le 30.04.09 | 12h54

On assiste à un assaut sans précédent pour tenter d'affaiblir l'enseignement républicain et laïque au profit de l'enseignement privé et confessionnel. En principe, la République "ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte". En coulisse, tout est fait pour torpiller l'esprit de cette loi dès qu'il s'agit d'éducation nationale.

Dans la plus grande discrétion, tout un pan du discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Saint-Jean-de-Latran vient d'entrer en vigueur. On se souvient de cette phrase dans laquelle le président plaçait le prêtre au-dessus de l'instituteur "dans la transmission des valeurs". Depuis, il a tenté de minimiser. Ces mots traduisent pourtant une vision de la transmission et de l'enseignement que son gouvernement applique à la lettre.

Dans une autre partie de son discours, moins célèbre, le président regrettait que la République ne reconnaisse pas la "valeur des diplômes délivrés par les établissements d'enseignement supérieur catholique". On pensait à la reconnaissance de diplôme de théologie... Ils n'ont pas à être validés par la République puisqu'elle ne "reconnaît aucun culte". Mais le président s'obstine. Notamment avec l'arrière-pensée de pouvoir estampiller la formation des imams rêvée par le ministère de l'intérieur mais dispensée par la Catho. Un bricolage qui ne fait que renforcer l'impression d'une gestion postcoloniale de l'islam, donc la propagande islamiste. Tout en tuant à coup sûr l'esprit de 1905.

L'affaire est plus grave qu'il n'y paraît. Les décrets de cet accord - signé en catimini entre la France et le Vatican le 18 décembre 2008 - viennent de tomber. Ils prévoient la "reconnaissance mutuelle des diplômes de l'enseignement supérieur délivré sous l'autorité compétente de l'une des parties". Or cette "reconnaissance" ne vaut pas seulement pour les matières théologiques mais aussi profanes. Autrement dit, le baccalauréat ou d'éventuels masters.

L'accord feint d'appliquer une directive européenne (le processus de Bologne), pensée pour reconnaître les diplômes étrangers, mais il change de nature à partir du moment où il est signé avec le Vatican, pour "reconnaître" des diplômes délivrés sur le sol français par des établissements de l'Eglise. Ce qui revient non seulement à casser le monopole des diplômes qu'avait l'Etat depuis 1880, mais aussi l'esprit de l'article 2 de la loi de 1905.

Jusqu'ici, les établissements catholiques privés pouvaient parfaitement préparer des élèves au bac, mais ceux-ci devaient passer leur diplôme avec tous les autres. Petite astuce connue des professeurs : de nombreux établissements privés choisissent de ne présenter que les meilleurs élèves sous leurs couleurs et d'envoyer les autres en candidats libres pour améliorer leur score de réussite au bac. Appâtés par des pourcentages tournant autour de 100 %, de plus en plus de parents se tournent vers ces établissements au détriment de l'école publique.

Le gouvernement fait tout pour encourager ce choix : démantèlement de la carte scolaire, baisse du nombre de professeurs dans le public... Le plan banlieue est à sec, mais on racle les fonds de tiroirs pour financer - sur fonds publics - l'ouverture de 50 classes privées catholiques dans les quartiers populaires. Un grand lycée Jean-Paul-II est sur les rails. Un collège tenu par l'Opus Dei est déjà sous contrat.

Il ne manquait plus que ça : la fin du diplôme d'Etat... Justement au moment où l'Etat annonce vouloir supprimer les IUFM, brader les concours, et remplacer leur formation par un master que pourrait préparer n'importe quel établissement privé. Comme ça, en plus de délivrer le baccalauréat, le Vatican pourra ouvrir des masters destinés directement aux futurs enseignants.

Un comité 1905 vient de porter plainte devant le Conseil d'Etat. S'il n'obtient pas gain de cause, le prêtre aura le champ libre pour reprendre la main sur l'instituteur.

Caroline Fourest


Ben en voilà une de belle choucroute....

Hier sur France Culture, Françoise Heritier, très belle vieille dame, anthropologue affirmait en toute fin d'émission du jeudi 30 avril (voir : http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/sciences_conscience/) que au delà du formatage homme/femme venant des debuts de l'histoire du monde, il est tout aussi urgent de se libérer des archaismes de la religion... Et quand on écoute l'émission, quand on en lit un peu plus sur la dame... Cela fait froid dans le dos de se retrouver avec un gouvernement comme celui que nous avons....