jeudi 26 novembre 2009

Envoyez Camus au president de la republique


Mode d'emploi :
allez dans une foire aux livres, chez emmaus, dans une brocante de livre d'occasion, achetez un livre de camus (la peste, pas mal... ou un autre) mettez le dans une enveloppe SANS timbres (pour la presidence il n'y a pas besoin d'affranchissement et hop dans la boite aux lettre.

L'adresse c'est celle ci
Présidence de la République Palais de l'Elysée, 55 r Fbg St Honoré 75008 PARIS
Ce qui est rigolo c'est que si vous cherchez president de la republique paris dans les pages jaunes vous tombez là dessus :

L'agonie du parti socialiste

on en lit des choses dans le monde... et je vous fait grâce de l'article dont le titre suffit...

les réactions des abonnés du monde suffisent....
Personne au parti socialiste pour noter que ce type qui se dit victime d'un syndrome d'achat compulsif (rolex et autres chaussures à plusieurs milliers d'euros) ne peut pas prétendre à nous représenter (premiere fonction du politique ?)

Il y en a pour 351 000 euros de dépenses compulsives tout de même !!!!

a droite comme à gauche.... tout ce petit monde est d'accord... Et personne pour l'ouvrir ?

discrediter le politique... Personne n'en sort grandi et ce type qui ne peut ni avouer, ni s'excuser, ni se retirer... Ce donne le vertige.... Le pompom c'est la pub por rolex à droite de l'article : trop fort le monde !

La mise à l'écart de Julien Dray critiquée à droite comme à gauche


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ça dénote bien l'UNANIMITE de la classe politique carriériste professionnelle lorsqu'il s'agit : soit de se voter des PRIVILEGES INSENSES en cette période difficile pour la majorité des Français, soit de voler au secours de l'un d'entre eux lorsque il est pris la main dans le pot de confiture. Belle solidarité

Tous les élus de droite ou de gauche qui soutiennent J. Dray ont une conception très relachée de la morale publique !!

La question est de savoir si Julien Dray est qualifié pour le poste, oui ou non. Depuis qu'il avoue lui-même que la gestion n'est pas son fort, j'en doute très sérieusement. Et cela n'a rien à voir avec la présomption d'innocence. Il s'agit plutôt une "présomption d'incompétence".

Voilà le second étage de la fusée qui pulvérisera l'idéal socialiste! S'ils sont incapables de se rassembler à la tête du parti quelles prétentions auront-ils à nous rassembler tous? On dirait que même le mot "socialiste" a perdu de son sens.

Ils sont fous ! Le rapport de Tracfin, en accès libre pendant un temps, établit sans aucune contestation possible comment M. Dray a dépensé des fortunes en objets de luxe. Indépendamment de l'origine des fonds - point sur lequel M. Dray doit bénéficier de la présomption d'innocence - sa seule façon de claquer des sommes considérables de façon indécente le disqualifie définitivement comme homme politique !!!

Une pub pour Rolex à côté de l'article "La mise à l'écart de Julien Dray critiquée à droite comme à gauche", fallait oser… C'est d'un goût douteux.

mardi 24 novembre 2009

Monsieur le Président, devenez camusien !, par Michel Onfray

Pour celles et ceux qui n'ont pas eu l'occasion de le lire....
Ca ne rassure pas, ce n'est pas confort, cela ne montre que le rêgne de la bétise dans lequel nous sommes par la domination sans partage d'une vision étroite d'une des pire politique, niant la démocratie pour mieux s'en draper, que nous ayons eu....
Le jour ou les politiques diront tout, nous ferons la revolution et ca ne sera pas joli joli.... Alors... Fêtons le mensonge et l'apparence dans la peur de savoir, dans la honte de ne pas voir et dans la solitude de se croire seuls.... Fêtons la peur et l'ignorance avant que nos enfants ne soit trop grands... choucrouteman en goguette...


Point de vue
Monsieur le Président, devenez camusien !, par Michel Onfray
LE MONDE | 24.11.09 | 14h05 • Mis à jour le 24.11.09 | 14h05

Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps. Vous venez de manifester votre désir d'accueillir les cendres d'Albert Camus au Panthéon, ce temple de la République au fronton duquel, chacun le sait, se trouvent inscrites ces paroles : "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante". Comment vous donner tort puisque, de fait, Camus fut un grand homme dans sa vie et dans son oeuvre et qu'une reconnaissance venue de la patrie honorerait la mémoire de ce boursier de l'éducation nationale susceptible de devenir modèle dans un monde désormais sans modèles.

De fait, pendant sa trop courte vie, il a traversé l'histoire sans jamais commettre d'erreurs : il n'a jamais, bien sûr, commis celle d'une proximité intellectuelle avec Vichy. Mieux : désireux de s'engager pour combattre l'occupant, mais refusé deux fois pour raisons de santé, il s'est tout de même illustré dans la Résistance, ce qui ne fut pas le cas de tous ses compagnons philosophes. De même, il ne fut pas non plus de ceux qui critiquaient la liberté à l'Ouest pour l'estimer totale à l'Est : il ne se commit jamais avec les régimes soviétiques ou avec le maoïsme.

Camus fut l'opposant de toutes les terreurs, de toutes les peines de mort, de tous les assassinats politiques, de tous les totalitarismes, et ne fit pas exception pour justifier les guillotines, les meurtres, ou les camps qui auraient servi ses idées. Pour cela, il fut bien un grand homme quand tant d'autres se révélèrent si petits.

Mais, Monsieur le Président, comment justifierez-vous alors votre passion pour cet homme qui, le jour du discours de Suède, a tenu à le dédier à Louis Germain, l'instituteur qui lui permit de sortir de la pauvreté et de la misère de son milieu d'origine en devenant, par la culture, les livres, l'école, le savoir, celui que l'Académie suédoise honorait ce jour du prix Nobel ? Car, je vous le rappelle, vous avez dit le 20 décembre 2007, au palais du Latran : "Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé." Dès lors, c'est à La Princesse de Clèves que Camus doit d'être devenu Camus, et non à la Bible.

De même, comment justifierez-vous, Monsieur le Président, vous qui incarnez la nation, que vous puissiez ostensiblement afficher tous les signes de l'américanophilie la plus ostensible ? Une fois votre tee-shirt de jogger affirmait que vous aimiez la police de New York, une autre fois, torse nu dans la baie d'une station balnéaire présentée comme très prisée par les milliardaires américains, vous preniez vos premières vacances de président aux Etats-Unis sous les objectifs des journalistes, ou d'autres fois encore, notamment celles au cours desquelles vous avez fait savoir à George Bush combien vous aimiez son Amérique.

Savez-vous qu'Albert Camus, souvent présenté par des hémiplégiques seulement comme un antimarxiste, était aussi, et c'est ce qui donnait son sens à tout son engagement, un antiaméricain forcené, non pas qu'il n'ait pas aimé le peuple américain, mais il a souvent dit sa détestation du capitalisme dans sa forme libérale, du triomphe de l'argent roi, de la religion consumériste, du marché faisant la loi partout, de l'impérialisme libéral imposé à la planète qui caractérise presque toujours les gouvernements américains. Est-ce le Camus que vous aimez ? Ou celui qui, dans Actuelles, demande "une vraie démocratie populaire et ouvrière", la "destruction impitoyable des trusts", le "bonheur des plus humbles d'entre nous" (Œuvres complètes d'Albert Camus, Gallimard, "La Pléiade", tome II, p. 517) ?

Et puis, Monsieur le Président, comment expliquerez-vous que vous puissiez déclarer souriant devant les caméras de télévision en juillet 2008 que, "désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit", et, en même temps, vouloir honorer un penseur qui n'a cessé de célébrer le pouvoir syndical, la force du génie colérique ouvrier, la puissance de la revendication populaire ? Car, dans L'Homme révolté, dans lequel on a privilégié la critique du totalitarisme et du marxisme-léninisme en oubliant la partie positive - une perversion sartrienne bien ancrée dans l'inconscient collectif français... -, il y avait aussi un éloge des pensées anarchistes françaises, italiennes, espagnoles, une célébration de la Commune, et, surtout, un vibrant plaidoyer pour le "syndicalisme révolutionnaire" présenté comme une "pensée solaire" (t. III, p. 317).

Est-ce cet Albert Camus qui appelle à "une nouvelle révolte" libertaire (t. III, p. 322) que vous souhaitez faire entrer au Panthéon ? Celui qui souhaite remettre en cause la "forme de la propriété" dans Actuelles II (t. III, p. 393) ? Car ce Camus libertaire de 1952 n'est pas une exception, c'est le même Camus qui, en 1959, huit mois avant sa mort, répondant à une revue anarchiste brésilienne, Reconstruir, affirmait : "Le pouvoir rend fou celui qui le détient" (t. IV, p. 660). Voulez-vous donc honorer l'anarchiste, le libertaire, l'ami des syndicalistes révolutionnaires, le penseur politique affirmant que le pouvoir transforme en Caligula quiconque le détient ?

De même, Monsieur le Président, vous qui, depuis deux ans, avez reçu, parfois en grande pompe, des chefs d'Etat qui s'illustrent dans le meurtre, la dictature de masse, l'emprisonnement des opposants, le soutien au terrorisme international, la destruction physique de peuples minoritaires, vous qui aviez, lors de vos discours de candidat, annoncé la fin de la politique sans foi ni loi, en citant Camus d'ailleurs, comment pourrez-vous concilier votre pragmatisme insoucieux de morale avec le souci camusien de ne jamais séparer politique et morale ? En l'occurrence une morale soucieuse de principes, de vertus, de grandeur, de générosité, de fraternité, de solidarité.

Camus parlait en effet dans L'Homme révolté de la nécessité de promouvoir un "individualisme altruiste" soucieux de liberté autant que de justice. J'écris bien : "autant que". Car, pour Camus, la liberté sans la justice, c'est la sauvagerie du plus fort, le triomphe du libéralisme, la loi des bandes, des tribus et des mafias ; la justice sans la liberté, c'est le règne des camps, des barbelés et des miradors. Disons-le autrement : la liberté sans la justice, c'est l'Amérique imposant à toute la planète le capitalisme libéral sans états d'âme ; la justice sans la liberté, c'était l'URSS faisant du camp la vérité du socialisme. Camus voulait une économie libre dans une société juste. Notre société, Monsieur le Président, celle dont vous êtes l'incarnation souveraine, n'est libre que pour les forts, elle est injuste pour les plus faibles qui incarnent aussi les plus dépourvus de liberté.

Les plus humbles, pour lesquels Camus voulait que la politique fût faite, ont nom aujourd'hui ouvriers et chômeurs, sans-papiers et précaires, immigrés et réfugiés, sans-logis et stagiaires sans contrats, femmes dominées et minorités invisibles. Pour eux, il n'est guère question de liberté ou de justice... Ces filles et fils, frères et soeurs, descendants aujourd'hui des syndicalistes espagnols, des ouvriers venus d'Afrique du Nord, des miséreux de Kabylie, des travailleurs émigrés maghrébins jadis honorés, défendus et soutenus par Camus, ne sont guère à la fête sous votre règne. Vous êtes-vous demandé ce qu'aurait pensé Albert Camus de cette politique si peu altruiste et tellement individualiste ?

Comment allez-vous faire, Monsieur le Président, pour ne pas dire dans votre discours de réception au Panthéon, vous qui êtes allé à Gandrange dire aux ouvriers que leur usine serait sauvée, avant qu'elle ne ferme, que Camus écrivait le 13 décembre 1955 dans un article intitulé "La condition ouvrière" qu'il fallait faire "participer directement le travailleur à la gestion et à la réparation du revenu national" (t. III, p. 1059) ? Il faut la paresse des journalistes reprenant les deux plus célèbres biographes de Camus pour faire du philosophe un social-démocrate...

Car, si Camus a pu participer au jeu démocratique parlementaire de façon ponctuelle (Mendès France en 1955 pour donner en Algérie sa chance à l'intelligence contre les partisans du sang de l'armée continentale ou du sang du terrorisme nationaliste), c'était par défaut : Albert Camus n'a jamais joué la réforme contre la révolution, mais la réforme en attendant la révolution à laquelle, ces choses sont rarement dites, évidemment, il a toujours cru - pourvu qu'elle soit morale.

Comment comprendre, sinon, qu'il écrive dans L'Express, le 4 juin 1955, que l'idée de révolution, à laquelle il ne renonce pas en soi, retrouvera son sens quand elle aura cessé de soutenir le cynisme et l'opportunisme des totalitarismes du moment et qu'elle "réformera son matériel idéologique et abâtardi par un demi-siècle de compromissions et (que), pour finir, elle mettra au centre de son élan la passion irréductible de la liberté" (t. III, p. 1020) - ce qui dans L'Homme révolté prend la forme d'une opposition entre socialisme césarien, celui de Sartre, et socialisme libertaire, le sien... Or, doit-on le souligner, la critique camusienne du socialisme césarien, Monsieur le Président, n'est pas la critique de tout le socialisme, loin s'en faut ! Ce socialisme libertaire a été passé sous silence par la droite, on la comprend, mais aussi par la gauche, déjà à cette époque toute à son aspiration à l'hégémonie d'un seul.

Dès lors, Monsieur le Président de la République, vous avez raison, Albert Camus mérite le Panthéon, même si le Panthéon est loin, très loin de Tipaza - la seule tombe qu'il aurait probablement échangée contre celle de Lourmarin... Mais si vous voulez que nous puissions croire à la sincérité de votre conversion à la grandeur de Camus, à l'efficacité de son exemplarité (n'est-ce pas la fonction républicaine du Panthéon ?), il vous faudra commencer par vous.

Donnez-nous en effet l'exemple en nous montrant que, comme le Camus qui mérite le Panthéon, vous préférez les instituteurs aux prêtres pour enseigner les valeurs ; que, comme Camus, vous ne croyez pas aux valeurs du marché faisant la loi ; que, comme Camus, vous ne méprisez ni les syndicalistes, ni le syndicalisme, ni les grèves, mais qu'au contraire vous comptez sur le syndicalisme pour incarner la vérité du politique ; que, comme Camus, vous n'entendez pas mener une politique d'ordre insoucieuse de justice et de liberté ; que, comme Camus, vous destinez l'action politique à l'amélioration des conditions de vie des plus petits, des humbles, des pauvres, des démunis, des oubliés, des sans-grade, des sans-voix ; que, comme Camus, vous inscrivez votre combat dans la logique du socialisme libertaire...

A défaut, excusez-moi, Monsieur le Président de la République, mais je ne croirai, avec cette annonce d'un Camus au Panthéon, qu'à un nouveau plan de communication de vos conseillers en image. Camus ne mérite pas ça. Montrez-nous donc que votre lecture du philosophe n'aura pas été opportuniste, autrement dit, qu'elle aura produit des effets dans votre vie, donc dans la nôtre. Si vous aimez autant Camus que ça, devenez camusien. Je vous certifie, Monsieur le Président, qu'en agissant de la sorte vous vous trouveriez à l'origine d'une authentique révolution qui nous dispenserait d'en souhaiter une autre.

Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à mes sentiments respectueux et néanmoins libertaires.

Michel Onfray est philosophe.

La route

de Cormac McCarthy... Lu hier en deux heures et demi avant de s'apercevoir qu'un film va sortir debut decembre...
La route... quand j'etais petit j'avais lu ravages de barjavel (qui se souvient de ce type des années 70)... La route... Avec le souvenir de sur la route de Kerouac et de la route de London....
Mes enfants ont vu 2012, ils sont persudés que cela va se produire et que la seule issue pour eux est le suicide a ce moment là.... Pas mal hein ?!
La route, et ce dialogue qui court entre le père te son fils tout long de ce récit, "nous sommes les gentils parce que nous portons le feu"... Un echo lointain de London (faire un feu)...
Dans ce monde à venir plus aucun dieu, plus aucun mensonges, plus aucune apparence, juste la réalité de ce que le monde prépare : des etres dressés les uns contre les autres sans autre vision que le drame, le pillage et la guerre.... Le film, dont j'ai regardé les bandes annonces après n'annonce rien de bon : un personnage feminin a été rajouté et on y parle de dieu comme à nashville ou a springfield et la position de victime expiatoire semble boursouflée... le travail du reel est plus difficile au cinema qu'en littérature et le besoin de confort du public s'y transforme en dollars plus facilement....
De l'intérêt de la solidarité, de la coopération et du partage....
Pendant ce temps 2012 nous promet l'afrique comme terre promise et de dernier film de cameron, avatar, nous sert une trop vieille histoire (le traitre qui doute, qui rencontre sa pocahontas...) pour être vraiment interessante.... Mais bon, tout ceux qui ont fait une ecole du scénario savent que depuis plus de 2000 ans nous ne racontons que douze histoires sous des formes variées, certes, mais ce sont toujours les mêmes histoires de traitre, de mensonges, de filiation et de transmission, d'ivresse vaine du pouvoir.... de qui pourquoi ? Vive le cinema documentaire même mort vivant..
tiens on devrait relire camus (la bonne nouvelle du week end le refus de son fils de voir son pere recupéré par le nabot)
J'aime bien penser à Sade qui disait je ne fais dans le confort moi je suis vrai... La littérature de confort contre la vérité voilà bien un sujet de reflexion que la route engage au moment où son adaptation sort sur les ecrans...

Quel dommage que personne parmi celles et ceux pour qui l'on vote ne prenne le temps de nous nourrir d'humanité en analysant ce qui se passe semaine après semaine dans la perspective d'une expression humaine des actions politiques (et non partisane, courte de vue, chantage émotionel etc....) Ca serait facile à faire aujourd'hui que le web permet de toucher tout le monde.. Ca me fait penser, again and again, à la qestion posée par Eva Joly : est ce monde dans lequel vous voulez vivre ?
La route pose la même question en y apportant la réponse : oui.... C'est un peu léger parce que l'horreur economique et religieuse, les distractions et les pertes de mémoire, la bétise confortable et l'habitude de l'injustice, le dressage des enfants à la compétition et à la violence montrent bien là où il faut intervenir.... Albert Jacquard au secours !